#1 : UN NOM SUR UNE PAGE
Aux trois quarts de la page quarante-six de l'édition 1945 des pertes du Bomber Command, pour la nuit du 14 au 15 janvier, quelques lignes décrivent la perte d'un Lancaster X du 431 Squadron, Royal Canadian Air Force.
Juste quelques lignes qui décrivent la perte de KB806 SE-X lors d'une opération à la raffinerie de pétrole synthétique de Leuna, juste au sud de Merseburg, et comment il est entré en collision avec un chasseur de nuit essayant de l'abattre.
Quelques secondes après que la lueur jaune orangé des flammes ait succombé à la noirceur froide de cette nuit, le F/O Malcolm MacLeod de l'Aviation royale du Canada serait mort.
Ou bientôt, alors que l'avion qu'il pilotait jadis s'effondrait pour rencontrer le sol de l'Allemagne.
Un seul membre d'équipage chanceux de KB806, le mitrailleur arrière, survivrait pour rejoindre les maigres 12% d'équipages de Lancaster capables de renflouer leurs avions en détresse. Le reste de l'équipage, Malcolm et ces cinq autres âmes, périraient. Leurs noms se sont ajoutés aux 10 00 autres Canadiens morts du Bomber Command. Qui à leur tour s'ajouteront aux 56 000 morts au total. Tous des cobayes dans l'expérience de bombardement aérien de la Seconde Guerre mondiale.
77 ans après cette nuit, un fils du Canada retournera au dernier endroit sur terre où se trouvait son père.
Ce blog explore le travail que je fais sur ce voyage en Europe à l'été 2022. Il explore également ce qui s'est passé cette nuit-là et la manière dont ses traumatismes persistent pour affecter le présent. Le traumatisme qui touche un fils toujours à la recherche de son père et d'une famille façonnée par la guerre.
Bienvenue au premier message.
Le Bomber Command enregistrera vingt-huit autres pertes cette nuit-là lors de sa mission, contre les puissances de l'Axe.
Le poids de ces pertes, bien sûr, serait les bombardiers. Les bombardiers Halifax et Lancaster avec leurs équipages de sept hommes. Explosant dans du métal et de la chair tordus, puis brûlant dans ce ciel nocturne.
Je ne peux pas imaginer la terreur vécue par ces jeunes hommes descendant en spirale vers la terre. Alors que des forces centrifuges, comme des mains invisibles, les maintenaient en place en attendant que la mort les trouve.
Pourtant, bien sûr, des dizaines de milliers de personnes connaîtraient ce sort.
Des centaines à eux seuls, tout comme Malcom, seraient tués en cette seule nuit solitaire du 14 au 15 janvier 1945, sur deux mille cent quatre-vingt-quatorze autres nuits de guerre.
J'espère donc que vous vous joindrez à moi au cours de l'été alors que ce travail continue de se développer et de croître. Et pendant que je suis Ross, le fils de Malcolm, et mon beau-père, dans son voyage pour retrouver son père à un moment où je viens malheureusement de perdre le mien.